Apparue en 2004 sur le marché des 125, la Daelim roadwin est un des rares roadsters 4-temps dans cette cylindrée. S'il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme de sa ligne séduisante et de son gabarit flatteur, l'image de la belle Coréenne est tout juste ternie par un confort de conduite largement perfectible.
Daelim Roadwin 125 : L'essai completVoilà déjà quelques années que les marques dites « asiatiques » ont investi le marché des petites cylindrées. Kymco, Hyosung, et dans une moindre mesure, Zongshen ou Lifan, ces noms ne vous sont peut-être pas très familiers, ils sont pourtant devenus avec le temps des acteurs incontournables de la moto 125. Parmi eux, Daelim est un des plus sérieux prétendants. Disposant d'une gamme complète de scooter et motos, la progression des ventes françaises de la marque a été une des plus importantes en 2005 (toutes marques et cylindrées confondues) et le constructeur coréen ne compte pas en rester là.
Une 125 de gros calibreContrairement aux marques japonaises qui ont tendance à revenir à des motos simples, compactes et très abordables (Yamaha YBR 125, Honda CBR 125...), Daelim adopte une stratégie légèrement différente avec des engins un peu plus chers, mais aussi plus valorisants. La Roadwin en est l'illustration parfaite. Vendue 2 990 €, elle demeure un des seuls « vrais » roadsters dans la catégorie des 125 4-temps. Construite autour d'un massif cadre double poutre, elle affiche ainsi des dimensions généreuses pour une ligne ramassée très réussie. Phare rond, selle étagée, sabot moteur, imposant silencieux d'échappement et larges pneumatiques, tous les ingrédients du roadster moderne sont rassemblés sur la Coréenne, au point de mériter le fameux « salut motards », d'ordinaire réservé aux propriétaires de grosses cylindrées. Et même si la finition n'est pas toujours parfaite dans le détail, ce simple signe suffit à mettre en évidence le potentiel de séduction de cette superbe moto. L'équipement est également à la hauteur avec un bloc compteur intégrant compte-tours, jauge à essence et totalisateur kilométrique partiel. On trouve également un starter au guidon, deux béquilles (centrale et latérale) et un espace sous la selle qui accueille sans problème un petit antivol U. Les adeptes des grandes balades trouveront enfin des crochets d'arrimage et un accroche casque à clé, toujours utiles en cas de longs périples. Une partie cycle affûtéeTour de clé, pression sur le démarreur, et la Daelim s'ébroue dans une sonorité certes flatteuse pour la cylindrée, mais qui tranche nettement avec son gabarit ! La Roadwin dégage néanmoins un incontestable parfum de sportivité. La position de conduite tend vers le plaisir de conduite et les sensations plus que vers le confort avec une selle légèrement inclinée sur l'avant et des repose-pieds situés très en arrière (un peu trop peut être !). Heureusement, les guidon-bracelets en position haute n'imposent pas d'appui trop prononcé sur les poignées et la ville peut donc s'envisager sans souci. Si les larges pneumatiques, le diamètre de braquage important et les 135 kg de la Coréenne ne la rendent pas aussi maniable qu'une petite basique en ville, la Roadwin s'y balade aisément tout de même. On appréciera à ce chapitre sa hauteur de selle raisonnable (780 mm) et son réservoir assez fin qui permettent aux plus petits de poser les pieds à plat au sol. Ils offrent aussi une liberté de mouvement idéale en agglomération. En revanche, la fermeté des suspensions et de l'assise ainsi que les importantes vibrations dégagées par le monocylindre dans les tours nuisent vraiment à l'agrément de conduite. Reste que la ville n'est pas le domaine de prédilection de cette 125 « king Size » davantage taillée pour la route. C'est en effet sur des portions plus sinueuses, en balades par exemple, que la Daelim fait étalage de ses qualités. Tout en restant incisive, elle bénéficie d'une excellente tenue de route. Précise dans son placement et stable sur l'angle, elle avale les enchaînements presque à la manière d'une grosse cylindrée (la puissance en moins), offrant de réelles sensations de pilotage. Seul bémol, le frein avant manque cruellement de mordant et de progressivité. Le levier est dur et n'agit efficacement qu'en tirant fermement.
Un moteur à deux visages La Roadwin hérite du monocylindre à refroidissement mixte de sa soeur Daystar (custom) qui développe ici une puissance maxi confortable de 13 chevaux. Si cette architecture favorise d'ordinaire le couple à mi-régime, le bloc de la Roadwin s'exprime pour sa part davantage dans les tours. On tire ainsi la quintessence du mono entre 7 000 et 10 000 tr/min avec d'excellentes sensations à la clé. En revanche, c'est aussi à ce régime moteur qu'apparaissent d'importantes vibrations, perceptibles dans le guidon, le réservoir et les repose-pieds. D'autre part, ce comportement moteur assez proche de celui d'un V twin 125 (mais sans être aussi marqué) manque légèrement de souplesse, inutile d'espérer relancer franchement la machine sous les 5000 tr/min sans avoir recours à la boîte de vitesses, particulièrement précise au passage. Il faudra donc choisir entre une conduite dynamique dans les tours, mais un peu fatigante avec de telles vibrations, ou un rythme plus coulé à mi-régime, nécessitant un usage intensif de la boîte cinq rapports. Reste que globalement, les accélérations sont dans la moyenne de la cylindrée. Seule la vitesse de pointe (108 km/h chrono) se montre un peu faible face aux ténors de la catégorie. Ajoutons que l'absence de 6ème rapport impose un régime moteur élevé sur voie rapide, rendant les vibrations d'autant plus flagrantes. En l'absence de protection, les jambes et le buste du pilote sont aussi assez exposés au vent et à la pluie. La Daelim se montre en revanche particulièrement économe avec une consommation moyenne d'environ 4 l./100 km. Autre point fort, le réservoir de 16 litres offre une autonomie digne de celle d'une grosse cylindrée. Avec 300 km sans « ravitailler », voici un vrai plaisir qui s'offre aux adeptes de la balade qui n'auront pas à s'arrêter systématiquement à la pompe comme c'est trop souvent le cas au guidon des petites 125.
Du plaisir en 125 Surprenante à bien des égards, cette Daelim Roadwin s'affiche comme une des rares motos 125 4-temps conçues pour le plaisir de conduite avant le côté pratique ou utilitaire. La belle Coréenne dispose ainsi de bien des arguments pour convaincre, à commencer par son look ravageur, son comportement dynamique probant et sa fiabilité en voie de reconnaissance après deux ans de commercialisation. Et si le confort de conduite est sans conteste son point faible, elle se rattrape par son tarif (2 990 €), finalement pas si élevé pour une moto de son apanage, surtout en comparaison des prix affichés par ses deux principales concurrentes, la MZ RT et la Hyosung Comet.
Texte Julien Métrop, photos agence Mécamix
ligne +
tenue de route +
autonomie +
frein avant -
vibrations -
selle et suspensions fermes -
Fiche techniqueMoteur : 124,1 cm3, monocylindre, alésage 56,5 mm x course 49,5 mm, refroidissement mixte air/huile, distribution simple ACT - 4 soupapes, carburateur, 5 vitesses, transmission finale par chaîne.
Version libre : Puissance 13,2 ch à 9 500 tr/min, couple 11,7 Nm à 7 100 tr/min
Partie cycle :
Cadre double poutre double berceau en acier,
suspension AV fourche télescopique hydraulique diam. 35 mm déb. 130 mm – AR mono-amortisseur, déb. 100 mm -
frein av. simple disque diam. 280 mm / étrier double pistons– arr. simple disque diam. 220 mm / étrier double piston, pneu AV. 110/70 x 17 – AR. 140/60 x 17
Gabarit :
empattement 1 400 mm, chasse n.c mm / angle n.c,
hauteur de selle 780 mm,
réservoir 16 litres,
poids à sec 135 kg
Performances : vitesse maxi env. 108 km/h chrono (120 compteur), consommation moyenne 4 l/100 km
Daelim Roadwin 125 : A retenir[/size]
MoteurLa Roadwin hérite un monocylindre 4 temps de 124,1 cm3 à r
efroidissement mixte air/huile et alimenté par un carburateur. Le bloc adopte une distribution à simple arbre et 4 soupapes pour des cotes moyennes (56,5 x 49,5 mm). La puissance maxi de 13,2 chevaux est atteinte à 9 500 tr/min pour un couple maxi de 1,17 daN/m à 7 100 tr/min. La Daelim s'appuie sur une boîte à 5 rapports, associée à un embrayage multi-disque à bain d'huile commandé par câble. Les performances sont dans la moyenne de cette cylindrée pour une consommation réduite. En revanche, la Coréenne n'est conforme qu'aux normes euro 2 et devrait donc évoluer prochainement avec la mise en application définitive des normes euro 3 prévue pour 2007Partie cycle La Roadwin est conçue autour d'un cadre à double poutre et double berceau en acier de grosse section, lui offrant ainsi une excellente rigidité d'ensemble. Elle est chaussée de larges pneus de 17 pouces, mais conserve une maniabilité acceptable grâce à son empattement réduit (1 400 mm) et surtout son angle de colonne assez fermé (valeur non communiquée). Les suspensions sont confiées à l'avant à une fourche hydraulique diam. 35 mm et à l'arrière à un mono-amortisseur non réglable en position centrale. On regrette en revanche que le dispositif de frein avant (simple disque de 280 mm, étrier double piston) manque un peu de mordant. L'arrière est au contraire presque trop violent avec une tendance facile au blocage.
Equipement
Nous avons relevé :
- au compteur : compteur, compte-tour, jauge à essence analogique, totalisateurs kilométrique total et partiel à rouleaux, voyants de clignotants/phare/neutre
- au guidon : guidon-bracelet en position haute, starter, neiman au contacteur, appel de phare à l'index, gestion manuel des phares, système d'extinction automatique des feux après plus de 5 secondes lorsqu'on laisse le contact à l'arrêt
- sur la moto : bouchon d'essence sur charnière, béquilles centrale et latérale (coupe-contact), emplacement sous la selle arrière, quatre crochets d'arrimage, accroche casque verrouillable par clé, sangle de maintien passager, sabot moteur, lèche roue arrière + pare-chaîne
Daelim Roadwin 125
L'essentiel :
- moto 125 à moteur 4 temps
- gabarit et look flatteurs
- position de conduite orientée sport
- hauteur de selle raisonnable
- moteur monocylindre performant
- manque de souplesse à bas régime
- vibrations importantes à haut régime
- frein avant perfectible
- très bonne tenue de route
- très bonne autonomie
-
prix 2990 € prix 2006© copyright moto-station.com
Les essais moto-station sont réalisés par la rédaction moto-station. Il ne s'agit en aucun cas de copiés/collés/remaniés d'autres supports. Moto-station développe ainsi sa propre ligne éditoriale, professionnelle, indépendante, critique et interactive, au service des stationautes.